Un jeune homme de la communauté LGBTQ+ utilisant son smartphoneBien que l'Égypte n'ait pas de lois explicites interdisant l'homosexualité, c'est la loi sur le travail sexuel, le crime de « débauche », qui est utilisée pour criminaliser la communauté LGBTQ+. – Photographie by Pollyana Ventura / Getty Images©

Les applications de rencontre sont aujourd’hui utilisées comme outils de répressions contre les personnes LGBTQ+ comme c’est le cas en Égypte sur Grindr. Les autorités créent de faux comptes pour les piéger et confisquent les smartphones de ceux qui sont arrêtés pour pister la trace des autres membres.

Applications de rencontre : combien les homosexuels aiment-ils les utiliser ?

Tinder, le leader mondial des applications de rencontre mobiles pour les homosexuels est aujourd’hui celui qui est le plus téléchargé au monde en 2022 avec 64 millions de téléchargements. Lancée en février 2021, l’application mobile Bumble a déjà été téléchargée 28 millions de fois, ce qui lui place au deuxième rang des applications de rencontre la plus populaire au monde pour les homosexuels. La plateforme Badoo quant à elle s’est classée troisième avec environ 26 millions de téléchargements par des utilisateurs dans le monde en 2022. Les applications de rencontre sont des plateformes en ligne qui permettent aux utilisateurs de trouver des partenaires potentiels, qu’ils soient hétérosexuels, homosexuels, bisexuels ou de toute autre orientation sexuelle. Cependant, il est important de noter que dans certains pays ou régions où l’homosexualité est socialement stigmatisée ou criminalisée, les personnes LGBTQ+ peuvent faire face à des discriminations, des violences ou des persécutions comme c’est le cas en Égypte.

En Égypte, ces plateformes deviennent outils de répressions

Selon Human Dignity Trust, on compte actuellement 67 pays ou juridictions à travers le monde qui criminalise l’homosexualité. En Égypte par exemple, l’homosexualité est fortement condamnée, et il y a longtemps qu’il y a des allégations selon lesquelles la police chasserait les personnes LGBTQ+ en ligne. Dans ce pays, les applications de rencontres sont très utilisées par les hommes gais et bisexuels. C’est pourquoi les autorités s’en servent aujourd’hui comme outils de répression. Human Rights Watch a précédemment déclaré que les plateformes numériques telles que Facebook, Instagram et Grindr ne faisaient pas assez pour protéger les personnes LGBTQ+.Or, il est crucial de défendre les droits et la sécurité des personnes LGBTQ+ et de promouvoir l’inclusion et la tolérance dans tous les domaines de la société, y compris en ligne.

Grindr met en garde ses utilisateurs membres de la communauté LGBTQ+

Selon The Washington Post, Grindr fait partie de ces applications de rencontre qui comptent un bon nombre d’utilisateurs homosexuels. Elle compterait des centaines de milliers de personnes LGBTQ+. Pour leur protection, Grindr a décidé d’envoyer un message d’alerte à tous ses utilisateurs, et ce toutes les heures après avoir été informé par des groupes de défense des droits de l’homme que 35 à 40 personnes LGBTQ+ ont été arrêtées par les autorités compétentes en Égypte. La plateforme a averti les utilisateurs égyptiens de ne pas fournir d’informations personnelles, de ne pas partager d’informations, de localisation et de ne pas faire confiance aux étrangers qui demandent des informations. Grindr encourage également ses utilisateurs à revoir leur profil pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas d’informations sensibles ou potentiellement dangereuses. 

Utilisation de faux comptes, confiscation de smartphones par les autorités

Ces dernières années, les répressions des autorités contre les personnes membres de la communauté LGBTQ+ se sont beaucoup intensifiées. La police égyptienne utilise désormais les applications de rencontre Tinder, Bumble et Grindr pour arrêter des personnes LGBTQ+, selon une enquête de la BBC. Des informateurs s’infiltrent dans les applications de rencontre sous de faux comptes et se font passer pour des membres LGBTQ+ puis séduisent leur interlocuteur. Ceux qui se font piéger sont par la suite arrêter. Les autorités ont également détourné les comptes de vrais membres de la communauté qui avaient déjà été arrêtés et se sont fait confisquer leurs téléphones. Cela dans le but de mettre la main sur les autres membres. Les entreprises qui gèrent des applications de rencontre ont la responsabilité de prendre des mesures pour protéger leurs utilisateurs contre toute forme de harcèlement, d’abus ou de discrimination, indépendamment de leur orientation sexuelle.

Avec ETX/DailyUp