Le Musée Reina Sofía autorise désormais les visiteurs à capturer des selfies avec ses précieuses œuvres d’art, rejoignant ainsi d’autres institutions qui embrassent cette tendance pour renforcer leur image de marque. La convergence de l’art et de la technologie redéfinit l’expérience muséale.
Le musée Reina Sofía de Madrid cède à la folie de selfies des visiteurs
Les établissements d’art ont été depuis longtemps des lieux privilégiés pour la photographie, mais certaines institutions ont longtemps restreint la prise de photos de leurs trésors. Cependant, ces restrictions s’assouplissent progressivement pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus connecté. Ce changement de mentalité est illustré par la nouvelle politique du Musée Reina Sofía concernant « Guernica » (1937) de Pablo Picasso. Pendant des décennies, le musée Reina Sofía de Madrid avait interdit la photographie de cette gigantesque œuvre antiguerre par peur des flashs et de l’affluence de visiteurs armés de smartphones et de perches à selfie.
En quoi la photographie dans les locaux présente-t-elle un danger pour les œuvres d’art ?
Ce n’est pas pour rien que les établissements d’arts ont auparavant interdit les selfies dans leurs locaux. Ces rassemblements posent des risques pour le public et les œuvres exposés, comme l’incident en juin 2022 où une touriste a endommagé « La romería de los cornudo » (1933) d’Alberto Sánchez en essayant de poser devant lui. Bien que les experts de la restauration de l’institution aient estimé les dommages mineurs, cet incident a mis en lumière les défis posés par la pratique photographique dans les musées.
Les réseaux sociaux sur smartphones attirent le public grâce aux photos publiées
Cependant, de nos jours, de plus en plus d’établissements d’art utilisent les réseaux sociaux pour attirer davantage de visiteurs, ce qui rend difficile le maintien de l’interdiction de la photographie. C’est pourquoi le musée Reina Sofía a assoupli sa politique en permettant la prise de photos de « Guernica » depuis le 1er septembre 2023, tout en interdisant toujours le flash, les trépieds, les perches à selfie et autres supports. Pour Manuel Segade, directeur du musée Reina Sofía, cette nouvelle approche vise à tirer parti de la photogénie d’un des tableaux les plus célèbres au monde. Elle met également fin à des années de controverse autour de la politique restrictive du musée Reina Sofía, qui avait été critiquée lorsque des célébrités comme Mick Jagger et Pierce Brosnan avaient été autorisées à se prendre en photo avec l’œuvre de Picasso, tandis que le public en était empêché.
Un moyen efficace pour les établissements de renforcer leur image de marque
Le musée Reina Sofía n’est pas le seul à assouplir ses règles concernant la photographie. De nombreux musées internationaux adoptent une approche plus permissive pour améliorer leur image de marque et maintenir un lien avec leur public. Certains musées encouragent même activement les visiteurs à prendre des photos en créant des espaces « instagrammables », à l’instar de l’Atelier des Lumières à Paris ou du Museum of Selfies de Los Angeles, qui a rencontré un succès retentissant depuis son ouverture en 2018, entraînant l’ouverture de succursales dans le monde entier. Cela témoigne de la prédominance du selfie dans le monde des musées.
Avec ETX/DailyUp