Deux journalistes sur le dans la bande de GazaSur le terrain à Gaza, Motaz Azaiza et Plestia Alaqad sont journalistes, documentant et diffusant des vidéos décrivant les attaques israéliennes perpétrées contre la population civile palestinienne. Photography motaz_azaiza / byplestia / Instagram©

Une montée en puissance des contenus pro-palestiniens s’observe sur réseaux sociaux tels que TikTok et Instagram. Dans ce contexte, Huda Kattan, femme d’affaires éminente, prend position en dénonçant la censure présumée sur les plateformes de Meta.

Les publications de contenus pro-palestiniens sur les réseaux sociaux prennent de l’ampleur

Les contenus pro-palestiniens ont connu une forte augmentation sur les réseaux sociaux ces dernières années. La situation en Palestine est complexe et depuis des décennies, le peuple palestinien se bat pour l’établissement d’un État indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les territoires palestiniens occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967. Ce conflit est marqué par des tensions politiques, territoriales et religieuses, avec des revendications issues des deux côtés. Les contenus pro-palestiniens sur les réseaux sociaux sont devenus un outil de communication essentiel pour les militants et les associations qui soutiennent la cause palestinienne. Depuis le début des attaques israéliennes dans la bande de Gaza, les influenceurs, célébrités et artistes du monde entier ont exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux en faveur de contenus pro-palestiniens, appelant à un cessez-le-feu et dénonçant les pertes humaines.

Huda Kattan diffuse des vidéos appelant la libération de la Palestine

Le dernier bilan, au 22 novembre 2023 selon l’UNICEF, fait état de 12 700 personnes tuées, dont 5 350 enfants et plus de 3 250 femmes, ainsi que près de 30 000 personnes blessées, dont 9 000 enfants. On compte également 4 500 personnes disparues, parmi lesquelles 3 500 enfants. L’UNICEF souligne que 67 % des victimes sont des femmes et des enfants, et que plus de 1,7 million de personnes ont été déplacées. Parmi les figures les plus emblématiques de la lutte pour la libération de la Palestine, il y a Huda Kattan. Cette femme d’affaires et fondatrice de la célèbre marque de maquillage Huda Beauty produit activement des contenus pro-palestiniens sur les réseaux sociaux TikTok et Instagram. La femme d’affaires américano-irakienne s’est associée à de nombreux utilisateurs pour dénoncer une éventuelle censure de ses contenus pro-palestiniens sur les réseaux sociaux, appelant à la libération de la Palestine et à la cessation des frappes israéliennes, qualifiées de « génocidaires » envers le peuple palestinien.

La femme d’affaires dénonce aussi la restriction de visibilité de ses messages sur Instagram et TikTok

Dans une vidéo partagée sur Instagram, Huda Kattan a mis en lumière son expérience du « shadowban », une forme de censure qu’elle impute au groupe Meta, en particulier sur Instagram. Elle exprime son mécontentement face à cette situation, déclarant subir une sévère restriction de visibilité sur Meta, spécifiquement sur la plateforme Instagram. Ses publications, dans lesquelles elle aborde des sujets d’actualité et prend position contre le génocide en cours, demeurent invisibles. Huda Kattan souligne le paradoxe que représente le fait que Meta soit perçu comme pro-génocide tout en limitant la visibilité de ses messages. Elle constate que même ses proches, qualifiés de « sœurs », ne peuvent pas voir ses stories. Profondément déçue par Meta et les plateformes sociales en général, elle affirme que, à ce stade, les efforts déployés pour réduire au silence chacun d’entre eux ne font qu’exacerber la douleur collective. Cette réalité est désormais largement reconnue par le public.

Meta reste silencieuse face aux accusations de censure de compte des utilisateurs

En réaction à la publication d’Huda Kattan, plusieurs utilisateurs ont signalé la censure de leur compte. Outre la fondatrice Huda Kattan, des journalistes, à l’instar du reporter Ahmed Eldin suivi par plus de 908 000 abonnés sur Instagram, ont également condamné la censure qu’ils subissent sur la plateforme. Reporters sans frontières (RSF) a alerté sur une « éradication du journalisme à Gaza », soulignant la mort de dix journalistes palestiniens en seulement trois jours, du 18 au 20 novembre 2023. Face aux accusations de ciblage accru des contenus pro-palestiniens sur Instagram et Facebook, le groupe Meta n’a pas répondu. Sur son blog, le groupe a exposé ses règles de modération liées aux événements en Palestine, affirmant que celles-ci visent à assurer la sécurité tout en permettant l’expression individuelle. Le groupe nie toute intention délibérée de réduire au silence les voix des utilisateurs, mais précise que les contenus faisant l’apologie du Hamas, considéré comme une organisation dangereuse par Meta, ou les contenus violents et graphiques, ne sont pas autorisés sur leurs plateformes.

 Avec ETX/DailyUp