Unjected et d’autres applications de rencontre connaissent un essor fulgurant auprès des célibataires non vaccinés : ils leur offrent une opportunité de trouver l’amour entre non vaccinés. Les internautes partisans de la vaccination ont quant à eux des applis tels que Tinder, Hinge ou OkCupid.
Les applications de rencontre deviennent des lieux de rendez-vous pour les non-vaccinés
Au sein d’un groupe Facebook confidentiel dédié aux rencontres amoureuses, une certaine Renee, âgée de 35 ans, met en avant ses qualités : passionnée de sport, adepte de danse kizomba et non-vaccinée. Bien que la pandémie de Covid-19 s’estompe, des applications de rencontre, des sites web et des groupes sur les médias sociaux continuent de jouer le rôle de marieurs pour les célibataires qui sont méfiants vis-à-vis des vaccins et qui adhèrent aux théories, maintes fois discréditées, sur les supposés risques pour l’ADN ou la fertilité. Cette tendance reflète comment l’opposition à la vaccination s’est intégrée à l’identité de certains individus. Aux côtés de Renee, une Australienne, de nombreux autres rejoignent les groupes privés de « célibataires non vaccinés » qui prolifèrent sur Facebook. Dans l’un de ces groupes, auquel l’AFP a pu accéder, plusieurs affirment ne pas souhaiter rencontrer des « piqués », soit ceux ayant reçu des vaccins. D’autres qualifient les opposants à la vaccination contre le Covid-19 de « défenseurs de la liberté authentique ».
Les célibataires accordent de l’importance au statut vaccinal sur les profils
Une étude du Pew Research Center réalisée en 2022 révèle que près de la moitié des utilisateurs d’applications de rencontre aux États-Unis considèrent comme important d’avoir accès au statut vaccinal sur les profils. Sur un forum du réseau social Reddit, un utilisateur signale que le statut vaccinal est maintenant considéré comme « un obstacle rédhibitoire » sur certains profils. Certains internautes sur le même forum décrivent les célibataires vaccinés comme porteurs d' »armes biologiques », faisant allusion à la théorie, discréditée, selon laquelle les personnes vaccinées favoriseraient la propagation de « souches virales superpuissantes ». Cette désinformation au sujet des vaccins s’ajoute à d’autres, telle que les théories complotistes véhiculées par la nébuleuse QAnon, qui croit en l’existence d’un réseau international de trafic sexuel orchestré par une élite de pédophiles satanistes.
Une entreprise voit ce mouvement comme une opportunité lucrative et soutient Unjected
L’entreprise Wellness Company, basée en Floride, commercialise un complément alimentaire prétendant lutter contre les effets négatifs des vaccins anti-COVID-19, pour retrouver « la sensation d’avant Covid ». Cependant, des experts et des autorités sanitaires affirment à l’AFP qu’aucune preuve n’atteste de l’efficacité de ce produit vendu près de 80 dollars. Cette entreprise offre son soutien à un site de rencontres nommé Unjected, destiné aux individus non vaccinés. Les membres doivent « certifier » leur statut vaccinal négatif « auprès d’un professionnel de santé ». En 2021, l’App Store d’Apple a banni cette application, selon les médias américains. Toutefois, des applications de rencontre similaires, telles qu’Unjabbed, sont toujours accessibles sur Google Play pour les téléphones Android.
Aux États-Unis, les jeunes en quête de l’amour priorisent encore les sites comme Tinder
Au pic de la pandémie en 2021, les applications de rencontre les plus populaires aux États-Unis, comme Tinder, Hinge et OkCupid, ont introduit la possibilité d’ajouter un badge indiquant que l’utilisateur était vacciné, sur l’initiative de la Maison-Blanche. D’après l’entreprise OkCupid, les utilisateurs vaccinés ou en voie de l’être ont connu plus de succès. La société a mentionné que « les vaccins contribuent réellement à aider les individus à découvrir l’amour”. Cela pourrait, à l’avenir, être contrarié par le mouvement antivax, qui perdure malgré le reflux de la pandémie. Le désir de trouver un partenaire non vacciné pourrait aussi être renforcé par les allégations propagées sur les médias sociaux, suggérant que les vaccins pourraient se transmettre par les rapports sexuels et menacer la fertilité.
Avec ETX/DailyUp