Un vendeur de batterie dans son magasinDans de nombreux pays en développement, la gestion des batteries usagées et des piles en fin de vie est plus préoccupante, car les infrastructures de collecte et de recyclage sont limitées ou inexistantes. - Photographie EZEQUIEL BECERRA / AFP©

Des millions de piles et de batteries usagées sont collectées chaque année dans le monde. Au Costa Rica, l’entreprise Fortech travaille depuis six ans sur le recyclage des métaux qui composent d’ordinateurs, de véhicules électriques ou de téléphones portables pour réduire l’impact environnemental.

La gestion des batteries usagées et piles en fin de vie, un défi majeur

Les batteries usagées et les piles en fin de vie constituent un défi environnemental majeur à l’échelle mondiale. Ces produits contiennent souvent des métaux lourds toxiques tels que le plomb, le mercure, le cadmium et le lithium, ainsi que d’autres substances dangereuses. Lorsqu’ils sont jetés dans les décharges ou incinérés, ces composants peuvent contaminer les sols, les eaux souterraines et l’air, entraînant des conséquences néfastes pour la santé humaine et l’environnement. La gestion adéquate des batteries usagées et des piles en fin de vie est donc cruciale pour minimiser les risques environnementaux. Malheureusement, dans de nombreux pays, les systèmes de collecte et de recyclage de ces produits ne sont pas suffisamment développés. Cela conduit souvent à une élimination inappropriée, où les batteries usagées et les piles sont jetées avec les ordures ménagères ordinaires.

Au Costa Rica, une entreprise spécialisée en recyclage de déchets de téléphones, ordinateurs…etc.

Dans les pays développés, certains programmes de collecte et de recyclage des batteries usagées ont été mis en place pour tenter de résoudre ce problème. Ces programmes permettent aux consommateurs de déposer leurs batteries usagées dans des points de collecte spécifiques, tels que des centres de recyclage, des magasins de détail ou des sites de collecte municipaux. Les batteries sont ensuite traitées de manière appropriée, ce qui permet de récupérer les matériaux précieux et de minimiser les impacts environnementaux. Les piles et batteries usagées au lithium sont partout: téléphones, ordinateurs portables, voitures électriques, énergie des panneaux solaires… il y a tellement de déchets, qu’il faudra 500 000 ans pour disparaître s’ils sont jetés. Mais « nous savons maintenant que ce ne sont pas des déchets, mais des ressources réutilisables », a déclaré à l’AFP le PDG de Fortech, Guillermo Pereira. Voilà maintenant 6 ans que cette entreprise costaricienne œuvre sur le recyclage de batteries usagées au lithium.

Fortech, pionnier de la valorisation des résidus électronique en Amérique latine

Le partenaire de développement allemand GIZ, qui soutient l’usine Fortech, désigne le Costa Rica comme « un pionnier en Amérique latine dans la récupération des batteries usagées au lithium ». Les batteries usagées sont placées sur un tapis roulant et broyées par une machine. À leur sortie, les déchets entrent dans un laboratoire où les métaux sont extraits et transformés en une poudre grise de nickel, de cobalt, de lithium et de manganèse appelé « blackmass ». Tant de métaux sont chers sur le marché. Il est donc important de les valoriser, d’autant plus que les modes d’élimination habituels entraînent des contaminations », explique Henry Prado, chimiste de l’entreprise Fortech. Les activités de Fortech s’arrêtent là pour l’instant, car il n’a pas la technologie pour raffiner et séparer les métaux qui composent la « masse noire ». Celle-ci est pour le moment vendue à une usine européenne où le processus est terminé et de nouveaux accessoires pour des appareils électroniques sont fabriquées.

Un bon geste contribuant à la réduction de l’impact environnemental

Le recyclage nous évite de devoir jeter les batteries usagées dans la nature et d’éviter les dommages environnementaux causés par l’exploitation minière. Les chimistes affirment que pour chaque tonne de lithium recyclée, seul un quart du CO2 serait émis si la même quantité était extraite. De plus, les installations de production utilisent des millions de litres d’eau. Surnommé « l’or blanc » ou « le pétrole du XXIe siècle », le lithium, dans le but d’éliminer les hydrocarbures, a explosé sur les marchés internationaux en raison de l’augmentation de la production de véhicules électriques, passant de 5 700 $ la tonne en novembre 2020 à 5 700 $ la tonne en 2022. Il est passé à 60 500 $ la tonne en septembre 2009. Les batteries usagées qui arrivent au Costa Rica depuis l’Asie, l’Europe ou les États-Unis sont recyclées » et leurs pièces sont « renvoyées en Europe pour la production de nouveaux accessoires, comme dans l’exemple d’une économie circulaire ».

Avec ETX/DailyUp