La plupart des sites internet ne sont pas conçus pour être utilisés par des personnes handicapées. Elles doivent se déplacer pour acheter leurs billets d’avion et de train, car les services numériques publics ne leur sont pas ouverts. Un sujet qui sera discuté à la Conférence nationale du Handicap.
Surfer sur internet : un vrai parcours du combattant pour beaucoup de personnes handicapées
L’accès à Internet est devenu une ressource essentielle dans notre société moderne. Cependant, il faut reconnaître qu’il y a encore beaucoup de personnes handicapées qui rencontrent des obstacles dans leur utilisation d’Internet en raison de leurs limitations physiques, sensorielles ou cognitives. Or, l’accès à Internet pour les personnes handicapées est un enjeu crucial pour assurer l’égalité des chances et favoriser leur participation pleine et entière à la société numérique. Il est essentiel que les sites web, les applications et les contenus en ligne soient conçus de manière accessible, prenant en compte les différents besoins des utilisateurs handicapés. L’engagement en faveur de l’accessibilité numérique est un pas important vers une inclusion numérique véritable pour tous. Heureusement, de nombreuses initiatives ont été prises pour améliorer l’accès à Internet pour les personnes handicapées. Les gouvernements et les organisations internationales ont adopté des politiques et réglementations pour promouvoir l’accessibilité numérique.
Un accès à de nombreux sites encore limité faute de sanctions
Certaines entreprises technologiques reconnaissent l’importance de l’accessibilité à internet par les personnes handicapées et intègrent des fonctionnalités accessibles dans leurs produits et services. Toutefois, ce ne sont pas tous les services numériques et entreprises qui adoptent cette pratique. En France, beaucoup d’aveugles doivent faire leurs courses sur Houra.fr car ce site propose des offres ergonomiques ad hoc pour les handicapés. Les nombreux autres sites e-commerce (90%) quant à eux ne sont pas accessible. Les personnes handicapées paient plus que les autres, car ne peuvent pas bénéficier de prix compétitifs sur internet », explique Manuel Pereira, directeur de l’accessibilité numérique à l’association Valentín Haouy, qui agit en faveur des malvoyants et des aveugles. Les services numériques publics et ceux des grandes entreprises privées ont l’obligation fondamentale d’assurer un accès égal à tous les citoyens, y compris les personnes ayant une déficience visuelle, auditive, motrice ou dyslexique.
Conférence nationale du Handicap: smartphones et autres appareils doivent être accessibles
Les personnes handicapées peuvent se connecter à Internet à l’aide d’une variété d’appareils adaptés à leurs besoins spécifiques: smartphone, ordinateur, tablette et biens d’autres appareils. L’utilisation d’internet sur smartphone peut par exemple être adaptée aux personnes handicapées, y compris les aveugles, grâce à diverses fonctionnalités et technologies disponibles. Les smartphones modernes offrent des options intégrées de lecteur d’écran, comme VoiceOver sur les appareils iOS et TalkBack sur les appareils Android. Ces fonctionnalités utilisent la synthèse vocale pour lire à haute voix le contenu affiché à l’écran, permettant ainsi aux utilisateurs aveugles d’interagir avec les applications et les sites Web. Tous les développeurs et les concepteurs de sites Web et d’applications devraient en faire de même et rendre leur contenu plus accessible en utilisant des pratiques de conception inclusives. Ce sujet sera à l’ordre du jour du Congrès national des personnes handicapées mercredi à l’l’Élysée.
Qu’attend-on des services numériques publics ?
Les personnes aveugles (70 000 aveugles en France, 1,6 million d’aveugles) accèdent à Internet grâce à une assistance technique qui reproduit les informations présentes à l’écran grâce à la synthèse vocale, aux afficheurs braille ou à l’agrandissement du texte. Toutefois, ces fonctionnalités d’assistance seulement lorsque le site est « accessible » à tous, y compris les personnes handicapées. Chaque site web doit afficher une citation déclarative d’accessibilité en bas de page indiquant son niveau de conformité au RGAA (Référence Générale pour l’Accessibilité). Un niveau de conformité de 100 % est considéré comme conforme, moins de 50 % sont considérés comme non conformes et tout ce qui se situe entre ces deux niveaux est considéré comme partiellement conforme. Mon Espace santé est conforme à 75 %, SNCF-Connect à 70 % et le site du Palais présidentiel est à 66 %. Le site France Connect quant à lui est « non conforme ». Pour les associations, seuls des sites 100% conformes sont effectivement disponibles.
Avec ETX/DailyUp